George Clémenceau a dit:
Publié par Denis Tellier le
« Pour prendre une décision, il faut être un nombre impair de personnes, et trois c’est déjà trop. »
J’ai lu cette phrase (que j’aime beaucoup), il y a peu de temps. Elle aborde très bien un aspect méconnu de l’entreprenariat : La prise de décision.
Je trouve qu’on n’insiste pas assez (à mon goût) sur ce sujet quotidien et souvent éprouvant.
Lorsque vous vous lancez dans la création d’entreprise, vous avez besoin de conseils pour compléter votre spécialité. Juridiques, marketing, commerciaux, et puis votre vision de l’entreprise, votre mission, le logo, l’image, les valeurs, les réseaux sociaux, etc … Il y a beaucoup plus de travail et de réflexions qu’on pourrait le croire. C’est à ce moment-là, que l’on perçoit l’importance (et la pertinence !) de tous les services d’une grosse entreprise. L’ensemble doit être homogène et cohérent. Il faut donc savoir s’entourer de coachs, et de spécialistes, ayant le plus possible une vraie bienveillance. (La notion de vraie et fausse bienveillance fera l’objet d’un autre article plus tard.) Mais malgré toutes les aides, il y a un sujet sur lequel vous ne pouvez pas déléguer votre responsabilité, c’est la décision.
Il s’agit de VOTRE entreprise, de VOTRE vie. Si vous faites le choix de créer votre boîte, il sera impossible de vous soustraire aux décisions.
Rien ne saurait vraiment vous préparer à la prise de décision.
Je ne parle pas des décisions mineures (quoi manger ce midi ?, Marron ou chocolat ?, avec ou sans ceinture ? …) qui n’ont aucun impact sur la vie de votre entreprise. Je parle bien sûr de celles qui sont difficiles à prendre et qui peuvent mettre en péril votre société. Celles qui remettent en cause vos valeurs initiales, celles qui vont à l’encontre de vos objectifs, celles qui vous affaiblissent. Il n’y a pas toujours des chiffres pour éclaircir votre lanterne. Il n’y a pas toujours le conseilleur ultime qui saura trouver l’argument radical. Parfois, il n’y a rien, rien d’autre que votre « feeling », votre ressentis. Un petit « je ne sais quoi » vous dit NON (ou OUI) en plein milieu du brouillard décisionnel.
Lorsque les éléments pratiques, et financiers vous disent : » GO ! » Et que vous n’y êtes pas encore, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche.
Il s’agit soit de votre instinct, soit d’une interférence avec vos valeurs (ou celles de l’entreprise, et si vous êtes entrepreneur, elles sont très proches). Comment faire pour céder (ou pas) à cet instinct ? Comment être sûr que cette décision est la bonne ? On ne peut pas. C’est justement une des raisons qui expliquent que même les meilleurs échouent ou au contraire glorifient ceux qui ont fait un autre choix.
Récemment, j’ai dû faire le choix de refuser une mission, alors que celle-ci était particulièrement intéressante et financièrement bienvenue. Le contact avec le client final a été parfait et la mission était complexe mais claire. Ça c’est l’aspect pratique. Par contre, l’aspect « ressentis » était catastrophique. L’attitude de l’apporteur d’affaire, parfait vendeur de lessive, ne m’a pas du tout inspiré confiance. Ayant détecté plusieurs mensonges, une attitude limite irrespectueuse au regard de mes demandes, et enfin des oublis de précisions soigneusement choisis, m’ont fait tourner les talons. Je « sentais » qu’il y avait un risque, et je n’étais pas prêt à le prendre. Le ciment entre un apporteur d’affaire et un consultant est basé sur une confiance réciproque. Ce n’était absolument pas le cas.
J’ai fait donc ce choix difficile entre une proposition concrète et un ressentis ou il n’est pas toujours facile de le relier avec des évènements. Il faut ensuite essuyer les critiques de ceux qui ne comprennent pas car ils ne voient que l’argent et le côté positif de la mission. Mais en revanche, j’ai la certitude d’avoir écouté mon cœur, mon petit doigt, mon instinct, appelez cela comme vous voulez … L’avenir me dira si j’ai eu raison ou tort. Pour le moment, être en paix avec soi-même, ce petit bout de sérénité, ça n’a pas de prix.
Et vous ? Quelle a été votre décision la plus difficile ?
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